par Shaelyn Wabegijig, coordonnatrice du bureau et de la sensibilisation, coordonnatrice d’un projet, faire progresser les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030, Kawartha World Issues Centre (KWIC)
Je suis très honorée et reconnaissante d’avoir pu prendre part à ce webinaire de discussion sur l’engagement du public et l’éducation à la citoyenneté mondiale en ligne avec des communautés diverses. Merci à l’équipe du RCC, avec qui c’est fantastique de travailler, à l’éloquente animatrice et aux brillantes intervenantes qui m’ont beaucoup appris.
Il était opportun de discuter de ce sujet dans le contexte en évolution rapide que nous connaissons actuellement. L’éventail des sous-thèmes abordés par les panélistes a permis de traiter en profondeur de ce vaste sujet dans le cadre d’une discussion ouverte et honnête dont je vais toujours me rappeler. J’ai une grande admiration pour leur travail et leur capacité de partager leur sagesse pour impulser le changement dans une société qui continue de marginaliser et de réduire au silence certains groupes de personnes.
En tant que dernière intervenante, j’ai emboîté le pas aux autres en reconnaissant d’abord mon propre positionnement. Pour moi, cela comprend mon privilège blanc, mon baccalauréat en études et philosophie autochtones, mes trois ans de travail dans le secteur à but non lucratif à faire du plaidoyer en faveur de la justice sociale et environnementale, l’expérience de ma famille algonquienne dans les pensionnats autochtones et ma vie sur une réserve, qui font partie des relations et des expériences qui façonnent mon point de vue.
Lorsqu’on parle de l’engagement des communautés autochtones au Canada, je m’assure d’abord de reconnaître toute la diversité qui se cache derrière le terme « autochtone ». Il fait référence à des personnes qui sont indissociables de l’endroit où ils vivent. Toutes les perspectives et expériences autochtones sont uniques, et elles sont intersectionnelles (terme inventé par Kimberlé Crenshaw).
J’ai aussi reconnu que l’engagement en question vient de la société occidentale qui tente de faire de l’espace pour les perspectives des peuples autochtones sur le monde. Le plus souvent, les processus organisationnels sont dominés par la société occidentale, et l’engagement des Autochtones est exclu des principaux programmes et activités.
Être en mesure de mobiliser des perspectives multiples permet un engagement significatif. Le terme « espace éthique » a été inventé par le philosophe autochtone Willie Ermine, de la Première Nation de Sturgeon Lake. L’espace éthique de
l’engagement est un cadre qui examine la diversité et le positionnement des peuples autochtones et de la société occidentale.
La collaboration entre les visions du monde occidental et autochtone est bien résumée par le terme Etuaptmumk — l’approche à double perspective, proposée par l’aîné micmac Albert Marshall. De manière générale, cette approche signifie d’utiliser les forces de deux visions du monde ensemble.
Identifier les défis et répondre à ces besoins sont essentiels à la participation des peuples autochtones. Voici certains de ces défis :
- Capacité insuffisante —les dirigeant-e-s autochtones sont en forte demande ;
- Sous-financement des collectivités — p. ex. l’accès à des aliments à prix abordable, à des logements, à l’eau potable. Cela conduit à des situations de crise ;
- Situations de crise — être axé sur la survie. p. ex. les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, la toxicomanie, le suicide, etc. ;
- Collectivités isolées – moins d’accès aux ressources nécessaires pour pouvoir s’engager.
Bien que l’engagement puisse être difficile, la pédagogie autochtone a beaucoup à offrir à tous les secteurs de la société. Les cultures et les langues autochtones sont intemporelles, fondées sur la loi naturelle de la terre. Faire de l’espace pour les paradigmes autochtones ouvre de nouvelles voies pour vivre les uns avec les autres et avec le monde naturel.
Si vous souhaitez engager les communautés autochtones, voici mes conseils :
- Éduquez-vous : allez à la recherche de sources crédibles et écoutez les voix autochtones ! Participez à des programmes de formation et proposez-les à votre employeur. Trouvez les protocoles des communautés en ligne ou communiquez directement avec elles. C’est correct de ne pas savoir, en autant que vous approchiez l’apprentissage avec ouverture, respect, honnêteté et humilité.
- Bâtissez des relations : passez du temps avec les peuples autochtones. Plus vous aurez de bonnes relations, mieux vous les comprendrez.
- Soyez sensible au contexte : collaborez de manière significative avec les peuples autochtones pour codévelopper des programmes et des activités qui sont culturellement appropriées.
Je vous remercie d’avoir pris le temps de me lire, chi miigwetch !