par Joel Simpson, directeur général, cofondateur, de l’Organisation contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle (SASOD) en Guyane
La perspective du Sud est une approche unique pour examiner les défis d’un pays en développement comme la Guyane. Ces défis comprennent la disponibilité d’une technologie abordable et des lacunes au chapitre de l’accès à ces technologies exacerbées par les infrastructures, en particulier pour les communautés rurales et autochtones. Tout ça s’ajoute à des taux élevés de pauvreté et de chômage chez les jeunes qui posent déjà de grands défis dans notre contexte. Dans ce contexte, les communautés marginalisées, en particulier les communautés LGBTQ+ et d’autres groupes vulnérables, sont confrontées à de multiples défis intersectionnels.
SASOD Guyane a mené récemment un sondage quantitatif transversal afin de comprendre l’impact de la pandémie de la COVID-19 sur les personnes LGBTQ+. Sur un total de 265 répondant-e-s, 70 % ont déclaré avoir perdu leur emploi ou ont vu leurs heures de travail réduites. Les préoccupations liées à l’insécurité alimentaire sont devenues le point de mire de nos efforts de secours pendant la pandémie — un changement important alors que c’est le service de soutien psychologique qui était parmi les plus utilisés avant la pandémie. Nous avons également constaté que la principale source d’information de la majorité des gens sur la pandémie de COVID-19, et de manière générale, était les médias sociaux.
En gardant tout ça à l’esprit, l’évolution du contexte de notre nouvel environnement et la nouvelle normalité présentent pour nous des avantages et des inconvénients. En Guyane, bien que cela coûte moins cher d’organiser des activités d’engagement en mode virtuel, la pénétration limitée de l’Internet, en particulier dans les collectivités rurales, signifie qu’il n’y a que très peu d’engagement avec ces communautés. La participation se limite principalement à des gens en milieu urbain. La pénétration limitée de l’Internet peut également avoir une incidence sur le nombre de participant-e-s à ces activités d’engagement virtuelles, puisque nous avons remarqué que la participation à nos événements virtuels est plus faible, ce qui est contraire aux tendances observées dans les pays plus développés.
Ce que nous retenons de tout ça, c’est qu’alors que nous nous adaptons au nouvel environnement, il faut s’assurer de faire des écarts importants d’accès à la technologie une priorité de notre engagement avec les collectivités du Sud. Nous espérons mettre en œuvre un projet pilote visant à fournir du matériel, comme des prêts de tablettes et d’autres ressources, à nos bénéficiaires afin de contribuer à réduire cet écart. De plus, les économies de coût réalisées grâce à l’organisation d’activités d’engagement virtuelles libèrent des ressources qui peuvent être réorientées vers les efforts de secours communautaires pendant et après la pandémie.