par Sydney Piggot, directrice des programmes et projets, YWCA Canada
De participer à la récente discussion du Réseau de coordination des conseils sur l’engagement du public et l’éducation à la citoyenneté mondiale a renforcé pour moi l’idée que nous sommes tous interreliés, même lorsque nous sommes confinés à la maison pendant des semaines. Les panélistes et les participant-e-s se sont joints à nous à partir de différentes régions du Canada et du monde pour parler de ce que cela signifie de faire ce travail pendant un changement de paradigme causé non seulement par la pandémie de coronavirus, mais aussi par une sensibilisation accrue aux injustices auxquelles sont confrontées un si grand nombre de collectivités à l’heure actuelle. Qu’il s’agisse de la violence de l’État contre les personnes noires et les Autochtones, la violence fondée sur le genre ou le manque d’accès à Internet et à la technologie, il ne fait aucun doute que les gens ont découvert les réalités de celles et ceux qui sont vulnérabilisés. Dans ce contexte, l’engagement du public et l’éducation à la citoyenneté mondiale deviennent encore plus importants, mais comment pouvons-nous nous assurer que les espaces que nous créons soient inclusifs, accessibles et donnent la parole aux personnes les plus touchées par ces inégalités ?
Avoir l’occasion de partager mes idées et d’apprendre de ces incroyables panélistes qui se sont jointes à moi a été précieux pour m’aider à répondre à cette question. Le point de vue et les expériences de chaque personne a rendu nos solutions collectives plus riches. Les trois principaux messages que j’ai transmis aux participant-e-s ont été les suivants :
Rendre à César ce qui appartient à César. Les mouvements sociaux n’émergent pas du jour au lendemain. En tant qu’éducatrices et éducateurs et que défenseures et défenseurs, il est important de connaître nos racines et de les reconnaître. En nous appuyant sur le travail incroyable des gens qui sont venus avant nous et de ceux qui travaillent à nos côtés, nous renforçons ces mouvements.
Posez-vous la question suivante : qui n’est pas en mesure d’être ici ? Alors que nous opérons de plus en plus une transition vers des espaces virtuels pour effectuer notre travail, nous devons faire un effort pour comprendre comment ces espaces sont inaccessibles ou non sécuritaires pour plusieurs personnes. Le monde numérique est un miroir du monde physique et reproduit les mêmes systèmes d’oppression qui excluent de nombreuses communautés. Nous devons continuer à nous attaquer à ces inégalités — comme la pauvreté, le racisme, le colorisme, le capacitisme, la transphobie, l’homophobie, etc. — en ligne comme nous le faisons en personne.
Prenez le temps de vous informer d’abord. Notre environnement change rapidement et ce que nous avons peut-être accepté comme « normal » il y a quelques mois ne correspond plus nécessairement à notre réalité. Avant de vouloir éduquer d’autres personnes, nous devons nous éduquer nous-mêmes en écoutant les personnes qui sont les plus touchées par les injustices parler de leurs expériences. Nous devons faire un effort concerté pour répondre aux besoins qui nous sont présentés par les personnes qui vivent ces expériences, et non en nous fondant sur nos hypothèses par rapport à ce qui fonctionne le mieux.
J’ai hâte de voir ces solutions être mises en pratique et de continuer à apprendre comment mieux faire l’engagement du public et l’éducation à la citoyenneté mondiale.