Je m’appelle Tony Llorente, originaire du peuple autochtone miskito. Je viens de la communauté de Tuburús, située dans la réserve de biosphère de Bosawas – une forêt tropicale protégée connue comme étant les « poumons de l’Amérique centrale ». Je travaille actuellement en tant que coordonnateur des communications et du suivi pour Technology for Improved Learning and Education (Technologies pour une meilleure éducation), une initiative novatrice qui est actuellement mise en œuvre par Change for Children dans les communautés éloignées de Bosawas. Je travaille pour Change for Children depuis maintenant plus de 8 ans, et ce, dans différentes activités ayant toutes pour objectif de répondre aux besoins de ma communauté.
Pourquoi recommanderais-tu le programme Jeunes Leaders d’Activer le changement?
Activer le changement est un excellent programme pour les jeunes leaders qui souhaitent avoir un impact à l’échelle internationale. Je le recommande fortement puisqu’il m’a permis d’acquérir de nouvelles connaissances en étant en contact avec des spécialistes sur divers enjeux mondiaux. Activer le changement permet ce partage d’expériences et favorise le réseautage et la collaboration entre jeunes leaders ayant des objectifs communs. En plus de cela, les petites et moyennes organisations (PMO) communiquent aussi leur vision sur plusieurs enjeux, ce qui a un effet rassembleur chez les jeunes leaders et nous permet de passer à l’action pour avoir un impact positif à l’échelle internationale.
Qu’as-tu appris grâce au programme Jeunes Leaders? Quelles sont les compétences et connaissances que tu as acquises en participant à ce programme?
Le programme Jeunes Leaders m’a permis d’avoir une meilleure compréhension des enjeux liés au genre et aux droits des peuples autochtones et de pouvoir aborder ces enjeux d’une autre manière. Il m’a aussi permis de perfectionner des compétences essentielles à la réalisation de mes tâches en tant que coordonnateur des communications et du suivi pour un projet novateur à Bosawas, comme la capacité de parler en public. J’ai beaucoup appris sur un large éventail de sujets touchant au féminisme, à l’égalité et à l’équité de genres, à la coopération internationale et au développement des peuples autochtones. Ce programme a été très utile pour le travail que j’effectue actuellement et je suis très reconnaissant d’avoir pu en faire partie.
Peux-tu me donner des exemples et expliquer comment ta participation au programme t’a permis de t’impliquer encore davantage sur la question de l’autonomisation des femmes et des filles et l’atteinte des ODD? As-tu augmenté ton implication sur ces questions? Si oui, comment?
Un des changements importants que nous avons apporté à l’innovation que nous testons est né de ma participation à ce programme. Nous avons remarqué qu’il y avait un besoin d’approfondir la question de la santé sexuelle et des droits des filles et des garçons au sein des écoles avec lesquelles nous collaborons. Nous avons donc mis en place une nouvelle stratégie en développant des séances mensuelles réservées aux filles et d’autres aux garçons permettant ainsi aux enseignant.e.s d’aborder plus facilement ces enjeux et aux étudiant.e.s de participer plus librement aux discussions. Cela a eu pour effet d’améliorer les résultats du projet, tout en renforçant mes liens avec la communauté.
Parle-nous un peu plus des activités d’engagement du public que tu as menées.
Grâce à ma participation à ce projet, j’ai acquis des connaissances qui ont servi aux écoles, notamment sur l’égalité de genres et la préservation des cultures, des traditions et des droits autochtones, qui étaient parmi les sujets les plus abordés. En mobilisant les enseignant.e.s et les étudiant.e.s tout au long du projet, nous avons remarqué que cela renforçait à la fois l’autonomisation des filles et des enseignantes et le sentiment d’appartenance des élèves (filles et garçons). Au cours des séances de formation mensuelles, nous abordions aussi des concepts liés à l’égalité des genres et la préservation de la langue maternelle.
En quoi la collaboration avec une PMO canadienne est-elle pertinente?
La collaboration avec une PMO canadienne − particulièrement une organisation comme Change for Children qui œuvre auprès du peuple miskito depuis des années − est plus que pertinente : son impact est inestimable. On parle de vies sauvées, de réduction de la pauvreté, de reconnaissance des droits des femmes, d’éducation des filles, de préservation de la culture et de la langue maternelle, de technologies et de ressources énergétiques plus accessibles, de souveraineté alimentaire, de réduction des changements climatiques, et plus encore. Il ne s’agit pas d’actions à prendre, mais bien les résultats actuels qu’on a pu obtenir grâce à l’investissement majeur de Change for Children dans la région depuis plus de 25 ans. Sans partenariat avec des PMO comme Change for Children, tout cela serait impossible.