Par Martha Estellés, doctorat, Universidad de Cantabria, Espagne et Gustavo E. Fischman, Arizona State University, États-Unis
Pendant la crise de la COVID-19, les réponses éducatives visaient principalement à minimiser l’impact des fermetures des écoles et à maintenir les services en matière d’éducation. Bien qu’il soit compréhensible de vouloir retrouver un semblant de normalité et de certitude, nous pensons qu’un retour aux modèles éducatifs tels que nous les connaissions avant la COVID-19 n’est pas nécessairement souhaitable pour la grande majorité du personnel enseignant, des familles et du corps étudiant. Comme le dit un graffiti populaire à Hong Kong, « nous ne pouvons pas revenir à la normalité parce que la normalité était précisément le problème ».
D’un point de vue éducatif, la pandémie actuelle implique bien plus qu’une interruption de la scolarité pouvant être résolue par le déploiement d’interventions pédagogiques telles que l’apprentissage en ligne, des horaires flexibles et une distanciation physique dans les salles de classe et les cours d’école. Bien sûr, ce sont des interventions qui, en temps de crise, ont pu contribuer à atténuer l’interruption scolaire sans précédent qui a déjà touché près de 1,6 Milliard D’élèves dans le monde. Toutefois, elles ne devraient pas nous empêcher de réfléchir à l’échec des systèmes éducatifs antérieurs à la COVID-19 à promouvoir l’empathie et à encourager des formes démocratiques de collaboration entre les peuples et les gouvernements de différentes régions du monde.
Dans ce contexte, il ne serait pas surprenant qu’un certain nombre de personnes issues des milieux de l’éducation, de la recherche et de la sphère politique œuvrant dans le domaine de l’éducation mondiale exigent prochainement plus d’éducation à la citoyenneté mondiale (ECM) pour pallier les lacunes pédagogiques mises en lumière par la crise de la COVID-19. D’ailleurs, Certains Ont Déjà Commencé.. Néanmoins, on est en droit de se questionner : Les Modèles D’ECM Peuvent-Ils Fournir Une Réponse Adéquate À La Crise De La COVID-19?
L’ECM a souvent été présentée comme réponse pédagogique pour faire face aux défis de la mondialisation : respect des droits humains, développement d’une responsabilité mondiale, conscience environnementale, croissance économique, justice sociale, etc. Malgré de bonnes intentions, la plupart des modèles ECM ont été développés sur le principe de l’évolution et de la rédemption Renforçant Ainsi La Tendance Néolibérale, Réduire La Sphère Publique Et Les Obligations Des Gouvernements Envers Leurs Citoyens. With À Quelques Exceptions Près,les modèles d’ECM tendent à promouvoir un « soi-entrepreneurial » en partant du postulat implicite que la responsabilité en matière de résolution des problèmes mondiaux incombe uniquement à l’individu par des changements de comportements, plutôt que de la considérer comme responsabilité partagée entre les citoyens et citoyennes, les gouvernements et les organisations internationales. Cependant, comme l’a souligné la crise de la COVID-19, le problème ne se résume pas à l’incapacité de certains individus à imaginer et à mener des formes de coopération avec d’autres citoyennes et citoyens dans le monde, mais s’explique aussi — et peut-être surtout — par le manque de volonté et d’obligation de nombreux gouvernements à coopérer.
Pendant cette crise, la plupart des gouvernements, quelle que soit leur orientation idéologique, n’ont pas agi avant que la menace de la COVID-19 ne franchisse leurs frontières et l’ont ensuite fait En Dépeignant Ce Défi Comme Un Enjeu National.. Pourtant, des mesures de coopération internationale telles que le partage d’informations fiables entre les pays, la coordination de la production mondiale de matériel médical ou la création d’un filet de sécurité économique Auraient Pu Réduire Considérablement La Propagation Et L’impact Du Virus..
Cette pandémie a montré à quel point nous avons intériorisé l’idée que les gouvernements doivent défendre les intérêts de leurs nations. Remettre en question les cadres nationaux n’est pas seulement une question de promotion de la « conscience mondiale ». Nous n’avons jamais été aussi conscients et conscientes des liens qui nous unissent à l’échelle mondiale, mais nous semblons toujours incapables de proposer des moyens alternatifs et coopératifs pour faire face aux crises mondiales. Alors, comment expliquer cette réticence à coopérer avec des humains d’autres régions du monde? Qu’est-ce qui nous motive à le faire? Les adeptes de l’ECM ont généralement supposé que les valeurs altruistes et les idéaux rationnels — en accord avec la tradition des Lumières — sont les principaux moteurs des comportements des citoyens et citoyennes du monde. Cependant, les émotions et les comportements non altruistes font également partie intrinsèque de la nature humaine. Ignorer le pouvoir des émotions dans la prise de décision politique est non seulement naïf, mais aussi extrêmement contre-productif pour toute proposition d’éducation civique qui cherche à aller au-delà des bonnes intentions.
The COVID-19 catastrophe directly highlights the urgency of developing global educational alternatives that go beyond romanticized notions of citizenship. Right now, it is our responsibility as teachers, educational researchers, policymakers and concerned international organizations to encourage reflections that expand our possibilities to address the pedagogical dimensions of global civic challenges.
Remarque
Ce blog a été publié pour la première fois dans le World Education Blog, 3 juillet 2020.
Pour en savoir plus sur ce sujet, Marta Estellés est conférencière confirmée lors de notre prochaine session intitulée «L’avenir de l’éducation à la citoyenneté mondiale Post Covid» le 22 octobre 2020. Pour plus d’informations ou pour vous inscrire, visitez Notre Formulaire D’inscription.