À l’honorable Jenna Sudds, ministre des Familles, des Enfants et du Développement social,
Je vis et travaille à Whitehorse, au Yukon, depuis cinq ans et j’ai pu constater de première main les lacunes du système de santé actuel qui desservent nos résident·es. Veuillez considérer cette lettre portant sur l’Objectif de développement durable 3 : Bonne santé et bien-être. Les travailleur·euses de première ligne voient les problèmes et les manques dans les services, mais les mesures sont bloquées à des niveaux hiérarchiques supérieurs. Les Yukonnais·es méritent une supervision pour éviter l’inertie ainsi que des échéanciers transparents.
En matière de soins médicaux, nous manquons de médecins, et les spécialistes à temps plein sont presque inexistants. Des spécialistes intérimaires en physiatrie et en médecine interne sont dépêché·es plusieurs fois par an, tandis que des délais d’attente de 8 à 12 mois sont devenus la norme. Cela engendre un manque de continuité des soins ainsi que des coûts considérables. La réponse visant à rendre les soins accessibles ici est réactive, et non proactive ou adaptée aux besoins des patient·es. En réalité, de nombreux·euses professionnel·les de la santé venu·es du monde entier s’installent au Canada, mais doivent franchir de nombreux obstacles pour que leur formation soit reconnue. Ils·elles se retrouvent souvent à occuper des emplois sous-qualifiés, où leurs compétences sont sous-utilisées, tandis que notre système de santé continue de souffrir. Il doit exister une meilleure approche pour garantir une formation adéquate et intégrer plus rapidement ces professionnel·les dans les soins de santé afin de répondre aux besoins croissants de la population.
Les témoignages de besoins médicaux non satisfaits sont nombreux. Un homme de 70 ans ne devrait pas se voir refuser une chimiothérapie pour traiter son cancer sous prétexte qu’il est sans-abri. Les personnes non conformes au genre ne devraient pas avoir à payer pour des évaluateurs hors territoire parce que leurs besoins ne peuvent être comblés par le seul évaluateur du territoire. Si notre proximité avec Vancouver est pratique, elle n’est pas réaliste pour certaines personnes qui ne peuvent pas se déplacer hors territoire pour des interventions médicales ou des tests qui pourraient être effectués à Whitehorse avec des professionnel·les de la santé et des ressources adéquats.
Le statut socio-économique et les conditions de logement ne devraient pas déterminer l’admissibilité à des programmes comme la subvention au logement ou le programme dentaire du Yukon. Certain·es n’ont tout simplement pas les moyens d’obtenir les documents requis et passent donc entre les mailles du filet. L’existence de programmes ne garantit pas que celles et ceux qui en ont le plus besoin y aient un accès raisonnable.
Sincèrement
Anna Schunda
Une résidente ou un résident préoccupé·e du Yukon